Malgré certains progrès, le fait de vivre en région rurale demeure l’un des plus grands facteurs d’inégalité pour les femmes dans le monde. Les indicateurs de développement montrent que les femmes et les filles en milieu rural affichent systématiquement un pire bilan que les hommes des régions rurales et les femmes des zones urbaines à plusieurs chapitres, notamment l’alphabétisation, l’éducation, la santé et l’hygiène, et la pauvreté.
Les femmes vivant en milieu rural effectuent habituellement davantage de travail non rémunéré, comme s’occuper des membres de leur famille, aller chercher de l’eau ou du combustible ou vaquer à des tâches domestiques, ce qui amplifie leur manque de temps et limite leur capacité à occuper un emploi rémunéré à l’extérieur de la maison. Et quand ces femmes sont sur le marché du travail, elles sont plus susceptibles d’occuper un emploi à temps partiel, saisonnier ou faiblement rémunéré dans l’économie informelle. Bien que les femmes des zones rurales représentent environ la moitié de la main-d’œuvre agricole, elles possèdent moins de 20 % des terres à l’échelle mondiale. Elles sont donc plus à risque de vivre dans l’insécurité financière et plus vulnérables aux conséquences des changements climatiques.
Cette année, l’Organisation des Nations Unies nous invite à souligner la Journée internationale de la femme rurale sous le thème « infrastructures durables, accès aux services publics et protection sociale au service de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et des filles des régions rurales », qui met de l’avant la nécessité de trouver des solutions novatrices pour combler les inégalités entre les sexes et entre les populations des régions urbaines et rurales, et atteindre les objectifs de développement durable.
Ce thème nous rappelle que trop souvent, les infrastructures et les services négligent les réalités des femmes et des filles en milieu rural, ce qui accroît davantage le risque de les laisser pour compte. Les services financiers traditionnels en sont un bon exemple : comme les femmes en région rurale sont moins susceptibles de posséder une terre et d’autres biens, et même d’avoir des papiers d’identité en bonne et due forme, elles ont moins de chances de détenir leur propre compte bancaire ou d’obtenir un prêt. Ces femmes peuvent également se buter à des restrictions relatives à la mobilité, comme des normes culturelles ou traditionnelles qui les empêchent de voyager seules. Les infrastructures de transport qui font fi de ces contraintes peuvent dans le meilleur des cas maintenir les inégalités de genre en milieu rural, et, dans le pire, les exacerber. De même, le recours à de nouvelles technologies visant à combler les écarts de développement doit tenir compte des importantes disparités entre les femmes et les hommes des régions rurales, par exemple en ce qui concerne la possession d’un téléphone cellulaire et l’utilisation d’Internet.
Comment les infrastructures, les services publics et la protection sociale peuvent-ils être mis au service des femmes et des filles des régions rurales? D’abord, les données probantes soulignent l’importance d’avoir des processus de conception et de prestation qui prennent en considération les genres, c’est-à-dire qui intègrent intentionnellement les besoins et les demandes des utilisatrices et y répondent. La conception et la prestation doivent également tenir compte d’autres facteurs de vulnérabilité potentiels pour les femmes, comme la ruralité, la pauvreté, l’analphabétisme, etc. Ensuite, pour que ces initiatives soient une réussite, il faut consulter les femmes des régions rurales locales. Des femmes des zones rurales du monde entier se mobilisent et veulent se faire entendre. Sommes-nous prêts à les écouter?
Chez FinDev Canada, nous sommes déterminés à faire du renforcement du pouvoir économique des femmes, y compris celles des régions rurales, notre priorité absolue. Conformément à notre Cadre de référence de l’impact sur le développement, nous nous concentrons sur le développement économique des femmes, le développement des marchés locaux et l’atténuation des changements climatiques pour atteindre les objectifs de développement durable.
Qu’en pensez-vous? Quelles solutions novatrices et durables doit-on mettre en œuvre pour favoriser le renforcement du pouvoir des femmes et des filles des régions rurales? Faites-nous part de vos réflexions ci-dessous ou sur Twitter, en indiquant le mot-clic #FinDevCanada.