Trouver des occasions et les saisir n'est pas chose simple. Comme le disait l’écrivain Mark Twain, « j’ai rarement pu reconnaitre une occasion avant qu’elle ne cesse d’en être une. »
Le mandat de FinDev Canada, ainsi que sa mission, est de reconnaitre les occasions et le potentiel au sein des entreprises du secteur privé dans des régions ciblées du monde en développement et de travailler avec elles pour que toutes les parties soient gagnantes.
De quoi parlons-nous exactement?
Nos entreprises partenaires en Afrique subsaharienne ou en Amérique latine et dans les Caraïbes sont gagnantes. Dans ces régions du monde, ces entreprises peuvent prospérer grâce au soutien financier externe et aux conseils d'experts locaux et canadiens et à leurs perspectives et idées utiles et pertinentes. D’ailleurs, je pense que l'expertise et les connaissances du Canada dans le secteur agroalimentaire sont largement reconnues et peuvent avoir un impact important sur la croissance économique et le développement de ces régions.
Les fonds d'investissement privés, les fonds de pension, les investisseurs en actions et d'autres institutions de financement du développement qui se joignent à nous dans la reconnaissance et le soutien des entrepreneurs locaux sont également gagnants. Les rendements de leurs investissements peuvent être intéressants, durables et socialement responsables.
Cependant, les plus grands gagnants sont les individus pauvres et défavorisés vivant dans les régions où nous investissons. Le maintien ou la création d'emplois dans des entreprises bien gérées et la création de nouveaux emplois ou d'autres activités de subsistance chez des fournisseurs offrent aux gens des moyens de sortir de la pauvreté. Notre soutien peut également renforcer l'autonomisation économique des femmes, créer des communautés fortes et résilientes, contribuer à la croissance et à la stabilité économiques et sociales nationales et avoir un impact considérable sur l’atténuation du changement climatique et les capacités de s’y adapter.
Les facteurs démographiques et le fort potentiel du secteur agricole
Alors que l'Afrique subsaharienne, l'Amérique latine et les Caraïbes offrent de telles occasions dans une variété de secteurs, nous avons un intérêt particulier pour l'agriculture et son potentiel à produire des changements positifs tout en réduisant la pauvreté.
Les défis de l’agroalimentaire dans ces régions sont bien connus : faible productivité agricole, pertes inutiles après récolte, logistique et infrastructure peu fiables, chaînes d'approvisionnement fracturées, marchés volatils et secteur des services financiers instable ou inexistant. Ainsi, en raison de ses nombreux défis, la plupart des institutions financières hésitent à financer ce secteur.
Pourtant, ces défis doivent être surmontés et le seront obligatoirement en raison de la croissance incessante de la demande en nourriture. D'ici 2050, les Nations Unies prévoient que la population mondiale atteindra 9,5 milliards d'habitants et que ses besoins alimentaires augmenteront de 70 % par rapport aux besoins actuels. L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) s'attend à ce que la production céréalière à elle seule doive doubler pour suivre ce rythme de croissance. Dans le même temps, de plus en plus d’individus s’ajoutent à la classe moyenne dans les pays en développement et veulent consommer davantage de produits agricoles de plus grande valeur.
Pour relever ces défis, 80 milliards de dollars américains par an en investissements agricoles seront nécessaires à l'échelle mondiale, principalement en provenance du secteur privé. Ces fonds serviront à de multiples fins dans les économies émergentes. Ils permettront non seulement d'assurer un approvisionnement continu en nourriture, mais aussi en aliments pour animaux, en carburants et en fibres. Ces investissements ouvriront des voies qui :
- Augmentent la productivité et l'efficacité des fermes existantes et aident à développer de nouvelles terres arables, principalement en Afrique subsaharienne et en Amérique latine;
- Réduisent les pertes alimentaires après récolte et après production, estimées aujourd'hui à un tiers de tous les aliments produits dans le monde;
- Développent les institutions et services agrofinanciers qui emploient des individus qui comprennent les besoins des travailleurs du secteur agricole, y compris les petits agriculteurs (au nombre d’environ 500 millions dans le monde et qui, avec leurs familles, représentent 2,5 milliards de personnes);
- Intègrent d’office des mesures d'adaptation climatique pour veiller à ce que les cultures ne soient pas affectées négativement par des conditions climatiques changeantes et puissent même contribuer à leur atténuation;
- Créent de nouvelles technologies intelligentes (c.-à-d. des systèmes perfectionnés d'irrigation et de fertilisation) qui profitent aux chaînes de valeur agricoles de chaque marché national ou local et
- Soutiennent le renouvellement générationnel dans le secteur agricole en y intégrant davantage de femmes et de jeunes pour assurer la survie des exploitations agricoles alors que l'âge moyen actuel des agriculteurs augmente.
Le risque et l'incertitude ont toujours été et demeurent inhérents à l'agriculture. Les risques les plus habituels sont bien connus : intempéries, changements climatiques, maladies touchant les cultures ou les animaux, marchés volatils et décisions politiques, environnements réglementaires ou politiques gouvernementales imprévisibles.
Nous avons priorisé le secteur agroalimentaire en vue d’aider à relever ces défis en investissant sur la chaîne de valeur entière : amélioration de la sécurité alimentaire, soutien de la durabilité et défense du développement inclusif. Nous soutenons les entreprises qui pourront répondre à la demande croissante en nourriture du marché intérieur et qui sont dotées d’équipes de gestion performantes et nous investissons dans des entreprises commercialement durables qui peuvent avoir un impact réel sur le développement.
Malgré les risques, nous croyons à l’énorme potentiel de ces secteurs en partie à cause de ce que des entrepreneurs et entreprises du secteur privé ont déjà pu réaliser en Afrique subsaharienne, en Amérique latine et dans les Caraïbes.
Par exemple, nous avons récemment investi dans le producteur agricole péruvien Danper Agricola La Venturosa, un leader de la gestion de l'environnement et de la durabilité qui a mis en œuvre des pratiques exemplaires internationales à l’échelle de ses exploitations tout au long de son parcours de croissance. Nous nous attendons à ce que ce prêt rende le secteur agroalimentaire au Pérou plus fort et plus inclusif, en soutenant 300 emplois permanents et temporaires de haute qualité, dont une partie importante qui doit être attribuée aux femmes.
En résumé, nous croyons que le secteur agroalimentaire en Afrique subsaharienne et en Amérique latine et dans les Caraïbes peut offrir de véritables occasions à tous, à condition d’avoir la bonne formule : des partenaires de financement engagés avec des moyens, des conseils ponctuels et pertinents fournis par des experts chevronnés et la patience requise afin de gérer les risques tout en « visant des résultats à long terme » pour créer des retombées importantes et durables pour tous.
Nos portes sont ouvertes et nous encourageons la discussion. Nous vous invitons à communiquer avec nous.