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Publié le 20 avril 2020 | Mis à jour à 10AM

COVID-19 : Soutenir la résilience du secteur privé dans les marchés émergents et frontières est essentiel pour assurer une reprise mondiale

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Par Paulo Martelli, AFA: Directeur, Investissements, chez FinDev Canada

Dans le monde entier, individus et organisations sont confrontés aux défis soudains et exceptionnels liés à la pandémie de COVID-19. Je veux prendre quelques instants pour expliquer l’intervention immédiate de FinDev Canada face à cette crise et discuter de la façon dont nous nous préparons pour les répercussions à moyen et à long terme pour nos entreprises clientes et leurs clients.

Notre priorité immédiate est de nous renseigner sur le bien-être de nos clients, de leurs employés et de leurs familles. Je suis heureux de rapporter que nos contacts préliminaires sont encourageants. En effet, nous n’avons pas connaissance d’impacts personnels graves. Les entreprises que nous soutenons grâce à nos investissements nous disent que leurs employés sont en bonne santé et travaillent du mieux qu’ils peuvent en respectant les consignes sanitaires en fonction des circonstances dans le pays où ils se trouvent.

Nous voulions également en savoir plus et connaître la situation financière et les besoins particuliers de ces entreprises en Afrique, en Amérique latine et dans les Caraïbes, où nous avons des investissements ou des partenariats visant à promouvoir la croissance, à créer des emplois et à améliorer la vie des personnes vivant dans la pauvreté. Fort heureusement, le survol de notre portefeuille d’entreprises indique que les entreprises que nous avons financées s’ajustent relativement bien à la crise pour le moment. Elles sont certainement confrontées à des défis inédits pour servir leurs clients et accéder à leurs chaînes d’approvisionnement, mais s’efforcent autant que possible d'endurer l’incertitude à laquelle font face les marchés dans le monde entier. Nous sommes impressionnés par des exemples de mesures de précaution efficaces et d’idées créatives pour soutenir le moral du personnel, grâce à une planification des scénarios et à des communications transparentes régulières avec les employés, partenaires financiers et conseils d’administration.

À la lumière des impacts actuels sur les entreprises avec lesquelles nous travaillons, notre prochaine tâche était de comprendre ce que nous pouvions faire de plus et d’anticiper les défis ainsi que les occasions potentielles. Il s’agit d’un exercice quotidien : nous parlons tous les jours avec nos clients et avec d’autres institutions de financement du développement (IFD) alors nous continuons tous à analyser une situation qui évolue rapidement.

Nous savons déjà que la COVID-19 touchera tous les coins de la planète. L’effet d’entraînement économique et financier de la pandémie et des fermetures qui en résultent menacera les moyens de subsistance des individus et des entreprises dans tous les secteurs économiques, de la vente au détail à l’agriculture en passant par le secteur manufacturier, le tourisme et l’hospitalité.

Les prévisions globales sont alarmantes. Le Fonds monétaire international prévoit une baisse de 3 % du PIB mondial cette année et les économies avancées pourraient subir une décroissance de plus de 6 %. Ces chutes seront les plus raides et les plus rapides à toucher le monde entier depuis la Grande Dépression des années 1930. « C’est une crise pas comme les autres », prévient le FMI, et nous sommes d’accord.

En outre, les économies en développement subiront sans doute une contraction encore plus forte, étant donné que beaucoup de ces pays dépendent énormément du commerce international ou de leur marché intérieur vulnérable pour réaliser leur croissance. L’Organisation mondiale du commerce prévoit que le commerce mondial enregistrera une baisse comprise 13 % et 32 % cette année. Une récession mondiale se traduira par une baisse de la demande pour les matières premières et les produits finis provenant de pays situés dans les régions où se trouvent les bénéficiaires de nos investissements.

La baisse des recettes d’exportation et les difficultés touchant la balance des paiements entraînent moins d’investissements étrangers et moins de liquidités sur les marchés intérieurs. Ces facteurs, combinés à une baisse soudaine et spectaculaire de la demande et à peu, voire aucuns fonds de secours, affecteront de nombreuses entreprises en Afrique, en Amérique latine et dans les Caraïbes. Elles seront obligées de licencier des travailleurs ou de fermer complètement leurs portes, amplifiant ainsi le ralentissement.

À travers le monde, l’impact économique de la pandémie sera subi de manière disproportionnée par les gens les plus vulnérables, vivant dans les situations les plus précaires et effectuant souvent le travail le plus faiblement rémunéré et le moins stable. En particulier, les femmes porteront le fardeau le plus lourd. Un récent blogue de ma collègue Anne-Marie Lévesque explore ces conséquences et les mesures qui peuvent atténuer leur impact.

Notre mission au premier plan:

Dans des moments pareils, des organisations comme la nôtre sont appelées à intervenir avec plus de vigueur que dans des conditions de marché « normales ». Depuis les débuts de FinDev Canada en 2018, nous avons établi des partenariats avec d’autres investisseurs dans les économies avancées et avec d’autres institutions internationales de financement du développement pour soutenir la croissance du secteur privé dans les économies en développement. Notre raison d’être a toujours été de fournir aux entreprises dans les pays en développement les capitaux dont elles ont besoin lorsque d’autres organismes de financement ne veulent pas ou ne sont pas disposés à le faire.

Mais nous pouvons en faire plus encore. Voici comment. Nous cherchons à nous associer plus activement avec les entreprises dans nos marchés prioritaires pour soutenir leur croissance et leur résilience. Lorsque nous ciblons un investissement potentiel, nous continuerons à évaluer et à traiter des transactions, mais plus rapidement, afin de « livrer » ces fonds si essentiels dans les plus brefs délais. Nous avons raccourci notre processus de prise de décision pour l’approbation des investissements en vue de traiter certaines transactions dans les 60 jours.

Nous combinerons aussi ce processus accéléré avec des essais sous contrainte supplémentaires pour nous assurer que chacune de ces transactions est assez robuste pour faire face à l’évolution rapide de la situation économique. Étant donné que nous ne pouvons pas voyager ni rencontrer d’investisseurs potentiels en personne, nous avons considérablement augmenté notre utilisation des technologies de l’information et des communications pour apprendre à connaître les entrepreneurs et les entreprises qui pourraient devenir de bons partenaires à long terme.

Nous avons également intensifié les consultations avec des organismes pairs, échangeant de l’information pour comprendre comment ajouter de la valeur grâce à notre expertise dans les domaines sur lesquels FinDev Canada est axée : la chaîne de valeur agroalimentaire, l’infrastructure durable et les intermédiaires financiers. Compte tenu de la situation actuelle, nous nous attendons à avoir plus d’activité dans ce dernier secteur, car nous cherchons à tirer parti de nos investissements et à fournir des réserves de liquidités et des marges de capital au plus grand nombre possible de PME.

Les institutions de financement du développement ont toujours agi en tant que complément essentiel à l’aide traditionnelle au développement et à l’investissement étranger direct dans le secteur privé. Les IFD dans des pays comme le Royaume-Uni ou les Pays-Bas ont une longue histoire de soutien à la croissance et au succès du secteur privé local dans les marchés émergents.

En tant que nouvelle IFD, nous continuerons de nous démarquer en aidant les entrepreneurs et les PME dans leurs marchés. Notre portefeuille étant relativement petit à ce jour, nous avons heureusement plus de souplesse pour répartir des capitaux pour faire face à la crise COVID-19 et pour aider les entreprises à la survivre et à en sortir avec de belles perspectives.

Nous pensons que le monde d’aujourd’hui a plus besoin de ce que les IFD ont à offrir et que les IFD doivent assumer pleinement la mission qui leur a été assignée. Du point de vue de FinDev Canada, le moment est venu de montrer ce que nous pouvons faire et nous sommes prêts et disposés à intervenir.