Le nouveau groupe de collaboration stimulera la coopération et multipliera les possibilités d’investissement dans les pays en développement
Rome, le 24 octobre 2024 — Les banques publiques de développement (BPD) et les institutions financières de développement (IFD) du Groupe des Sept (G7) unissent leurs forces pour renforcer la sécurité alimentaire et l’agriculture durable dans les marchés émergents grâce à un nouveau mécanisme de coordination mis en place par la Cassa Depositi e Prestiti (CDP) d’Italie, appelé le groupe de collaboration sur les systèmes alimentaires durables.
Le groupe de collaboration se concentrera sur des initiatives allant de l’atténuation des risques climatiques à l’agriculture respectueuse de l’environnement et aux écoservices. L’un des principaux objectifs est de renforcer la coopération entre les BPD et les IFD du G7 et d’encourager la participation du secteur privé à la mise en place de systèmes agroalimentaires résilients dans le monde entier. En outre, dans le cadre du mandat de chaque BPD et IFD, le groupe de collaboration facilitera le partage des connaissances et des normes se rapportant aux systèmes alimentaires durables, et développera des réserves de projets susceptibles d’être financés en misant également sur l’expertise des agences de développement et de tierces parties.
L’initiative, annoncée lors de la réunion des ministres du Développement du G7 à Pescara, en Italie, vise à aligner les efforts sur l’objectif de développement durable (ODD) Faim « zéro » des Nations unies, dans le prolongement de l’engagement pris par le G7 dans le cadre de l’Initiative du G7 des Pouilles sur les systèmes alimentaires. Alors que le changement climatique et la perte de biodiversité s’accélèrent, la sécurité alimentaire n’a jamais été aussi cruciale. Les pratiques agricoles intelligentes sur le plan climatique pourraient générer jusqu’à 329 milliards de dollars de revenus annuels pour les agriculteurs tout en garantissant une production alimentaire mondiale suffisante pour répondre à la demande de 2050, sans compromettre la biodiversité ou le stockage du carbone. Pourtant, malgré un marché potentiel de 4,5 billions de dollars par an d’ici 2030[1], les investissements actuels dans les initiatives agroalimentaires axées sur le climat sont insuffisants, principalement en raison des risques d’investissement et des coûts de transaction élevés.
Les organisations participantes sont les suivantes : Cassa Depositi e Prestiti (CDP), FinDev Canada, Agence française de développement (AFD), Proparco (Groupe AFD), Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW), Japan International Cooperation Agency (JICA), Japan Bank for International Cooperation (JBIC), British International Investment (BII), the United States International Development Finance Corporation (DFC), Banque européenne d’investissement (BEI), Institutions européennes de financement du développement (IEFD).
Antonio Tajani, vice-président italien du Conseil des ministres et ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a déclaré ce qui suit au nom de la présidence italienne du G7 : « Nous sommes pleinement conscients du rôle important que les institutions financières peuvent jouer pour favoriser le développement et prendre des mesures concrètes en faveur d’un monde plus juste et plus durable. Je suis très heureux que, lors de la réunion des ministres du Développement du G7 à Pescara, la Cassa Depositi e Prestiti et les autres banques publiques de développement et institutions financières de développement du G7 ont décidé de lancer le Groupe de collaboration sur les systèmes alimentaires durables, qui constituera un outil clé pour mettre en œuvre l’Initiative du G7 des Pouilles sur les systèmes alimentaires. C’est un très bon exemple de notre approche pragmatique et concrète du développement. »
Dario Scannapieco, président-directeur général de la Cassa Depositi e Prestiti a pour sa part déclaré que « le Groupe de collaboration sur les systèmes alimentaires durables regroupant les IFD et les BPD du G7 favorisera le développement de projets agroalimentaires respectueux du lien entre le climat, la biodiversité et l’alimentation dans les pays à revenus moyens et faibles. Approuvé par les gouvernements du G7, qui l’ont inclus dans l’Initiative du G7 des Pouilles sur les systèmes alimentaires, le groupe de collaboration mettra en place une plateforme fondamentale de coopération solide pour faire progresser la réalisation des ODD des Nations unies à l’horizon 2030. Grâce à cette initiative, nous trouverons de nouvelles voies pour promouvoir les occasions d’investissement public et privé dans la sécurité alimentaire et les systèmes alimentaires durables en Afrique et ailleurs, et pour soutenir la décarbonisation des principales chaînes de valeur mondiales dans le secteur agroalimentaire. »
Gelsomina Vigliotti, vice-présidente de la BEI, a commenté l’opération en ces termes : « Une transition rapide vers des systèmes alimentaires durables est essentielle non seulement pour éradiquer la pauvreté et la faim, mais aussi pour créer des emplois, réduire les inégalités entre les hommes et les femmes, améliorer la santé et lutter contre le changement climatique et la perte de biodiversité. Pourtant, les besoins de financement pour réaliser cette transition sont énormes, soit environ 350 milliards de dollars par an d’ici 2030. Les onze membres du groupe de collaboration contribueront à combler ce fossé en mettant en commun leurs ressources et leur expérience, et en travaillant en étroite collaboration pour mobiliser des financements publics et privés ».
Lori Kerr, cheffe de la direction de FinDev Canada, a déclaré : « La sécurité alimentaire et le développement de systèmes alimentaires durables sont des domaines décisifs pour les IFD. FinDev Canada salue cet effort de collaboration entre les IFD et les BPD du G7 pour partager l’information et élaborer des pratiques exemplaires qui soutiendront les investissements dans ce domaine et qui tiendront compte de l’intersection entre le climat, la nature et l’égalité des genres. »
Scott Nathan, directeur général de la DFC des États-Unis, a déclaré : « Investir dans la sécurité alimentaire contribue à protéger les populations les plus vulnérables du monde. La DFC s’engage à élargir l’accès à la nourriture aujourd’hui et à éviter les crises alimentaires futures en mobilisant des fonds pour les petites exploitations agricoles, les communautés rurales et l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement agricole. La DFC se félicite de cette collaboration du G7 en matière de sécurité alimentaire qui appuiera nos objectifs communs en matière de santé et de mise en place d’économies résistantes au climat. »
Nick O’Donohoe, directeur général de BII, a ajouté : « Le renforcement de la sécurité alimentaire sur nos marchés est un objectif central de British International Investment. De nombreuses économies émergentes, en particulier en Afrique, disposent encore d’un énorme potentiel inexploité pour développer des secteurs agricoles durables et prospères. Cela ouvrirait non seulement la porte à une meilleure production afin que les nations soient mieux à même de subvenir aux besoins de leurs propres citoyens, mais un secteur agricole robuste peut également jouer un rôle clé en aidant les économies à mieux s’adapter et résister à l’impact de l’urgence climatique ».
***
Relations avec les médias de la CDP
ufficio.stampa@cdp.it | www.cdp.it
[1] Sutton, William R., Alexander Lotsch et Ashesh Prasann. 2024. Recipe for a Livable Planet: Achieving Net Zero Emissions in the Agrifood System, série Agriculture and Food, livret de présentation, Banque mondiale, Washington, DC.