Par Lori Kerr, PDG, FinDev Canada. Publié sur devex le 09 Novembre 2021
Alors que la COP26 entre dans sa deuxième semaine, un consensus clair se dégage : nous manquons de temps pour relever ce qui a été décrit comme le plus grand défi de notre époque. Pourtant, l’optimisme est au rendez-vous à Glasgow. Nous savons que des transformations majeures — et des investissements importants — sont nécessaires pour s’attaquer véritablement au changement climatique, et tous conviennent que les ressources des secteurs public et privé doivent être mises à contribution de manière constructive.
Bien que l’on accorde, avec raison, une attention particulière à la mobilisation à grande échelle de capitaux privés pour opérer une transition vers des modes de croissance à faible émission de carbone et résilients au changement climatique, n’oublions pas que tous les investissements ont leur importance, quelle que soit leur ampleur. Ceux de petite et moyenne envergure contribuent eux aussi à nos efforts collectifs en la matière. Tous les types de capitaux, qu’ils soient publics ou privés, étrangers ou nationaux, commerciaux ou concessionnels, ont un rôle à jouer dans la lutte contre le changement climatique à tous les niveaux.
En tant qu’institution financière de développement (IFD) du Canada, FinDev Canada fournit des solutions financières pour mobiliser l’investissement privé dans les marchés émergents et les économies en développement. Nous croyons qu’une approche globale concertée est nécessaire pour combattre le changement climatique et que les efforts axés sur les capitaux privés ne doivent pas éclipser les nombreux investissements de petite et moyenne envergure qui transforment des pays et des communautés et qui doivent faire partie de la réponse mondiale.
Qu’il s’agisse d’investir directement dans des PME comme M-KOPA, le principal fournisseur d’énergie tarifée en fonction de l’utilisation d’Afrique, qui offre des trousses d’énergie solaire hors réseau aux communautés locales, de soutenir des institutions financières régionales comme Produbanco, un pionnier des prêts verts en Équateur, ou encore d’investir dans des plateformes plus vastes comme Climate Investor One, un mécanisme de financement mixte de 850 M USD qui soutient des projets d’énergie renouvelable dans les marchés émergents, FinDev Canada met son capital au service de l’investissement privéde toute envergure dans ses marchés cibles, afin de générer un impact sur le climat à tous les niveaux.
Nous sommes particulièrement conscients des défis uniques que représentent le changement climatique et la mobilisation des investissements privés pour les petits États insulaires en développement et le secteur hors réseau d’Afrique subsaharienne, par exemple, qui n’offrent peut-être pas les plus grandes possibilités d’investissement, mais qui recèlent sans aucun doute des occasions de transformation aux paliers national et communautaire.
Les investissements climatiques bien structurés ont certes un impact positif sur le plan individuel, mais ils ouvrent également la voie à des opportunités d’investissement au niveau des portefeuilles et à la possibilité de mobiliser davantage de capitaux privés pour multiplier les retombées bénéfiques au niveau collectif.
Alors, comment y arriver? Comme bon nombre d’autres banques multilatérales de développement et d’IFD, FinDev Canada tire parti de son propre capital et offre des solutions de financement mixte au secteur privé. Les discussions à la COP26 portent en grande partie sur l’expansion du financement mixte pour lutter contre le changement climatique. Et nous sommes d’accord : un tel financement mixte est un élément décisif de la solution pour structurer un rapport risque-rendement approprié dans les marchés émergents et transformer des millions de dollars d’investissement en milliards, et des milliards en billions de dollars nécessaires pour faire face au changement climatique.
Une utilisation judicieuse du financement mixte au niveau des projets et des portefeuilles est un moyen d’attirer davantage de capitaux privés pour contribuer aux objectifs climatiques et, plus largement, aux objectifs de développement durable.
Enfin, en tant qu’investisseur soucieux de l’égalité des genres, FinDev Canada croit également que cet enjeu est un élément important du financement du développement et des efforts de lutte contre le changement climatique. Le développement durable doit, par définition, être inclusif.
Alors que la COP26 entre dans sa deuxième semaine, je partage l’optimisme et l’enthousiasme des personnes réunies à Glasgow; FinDev Canada est déterminée à jouer un rôle de premier plan — à différents niveaux d’investissement — dans le cadre de la réponse collective aux immenses défis posés par le changement climatique.
À propos de l'auteure
Lori Kerr s'est jointe à FinDev Canada à titre de chef de la direction en juin 2021. Elle est une professionnelle du financement du développement avec plus de deux décennies d’expérience en investissement privé dans les marchés en développement, dotée d’une expertise fine dans les domaines des infrastructures durables, des changements climatiques et du financement mixte.
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