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Publié le 3 décembre 2024 | Mis à jour à 4PM

L’adaptation au climat : une vérité incontournable à affronter

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En 1789, Benjamin Franklin écrivait dans une lettre que « rien en ce monde n’est certain, sauf la mort et les impôts ». Alors que les effets des changements climatiques s’intensifient (températures plus chaudes, hausse du niveau de la mer, phénomènes climatiques extrêmes qui ne connaissent pas de frontières, etc.), une troisième certitude de la vie, ou plutôt une vérité incontournable, s’impose à nous : la nécessité de nous adapter au climat. 

Mais on ne peut aborder l’adaptation au climat sans parler d’abord des changements climatiques. 

Des changements climatiques radicaux ne sont plus une menace lointaine, mais bien une réalité un peu partout sur la planète. Pensons aux inondations dévastatrices en Espagne, aux graves sécheresses dans plusieurs régions d’Afrique, au blanchissement destructeur des récifs coralliens en Malaisie et aux puissants ouragans dans les Caraïbes, sans oublier le mercure qui a fracassé des records dans plusieurs régions du monde. Et le Canada n’a pas été épargné, les feux de forêt ayant été nombreux cet été et en 2023.

Or, ces changements coûtent cher. 

Selon le rapport sur le déficit d’adaptation des Nations Unies, pour cette décennie seulement, le coût annuel de l’adaptation est estimé entre 187 et 359 milliards de dollars américains pour les pays en développement. 

La troisième vérité incontournable de la vie 

Selon la Stratégie nationale d’adaptation du Canada, l’adaptation aux changements climatiques consiste à planifier les effets de ces changements et à y réagir. Pour ce faire, nous devons modifier notre mode de vie et nos actions avant que des effets ne se produisent, et nous préparer à confronter des phénomènes extrêmes de plus en plus probables et fréquents. Nous devons aussi saisir des occasions économiquement viables qui favorisent le développement durable, que ce soit la mise au point de pratiques intelligentes en matière d’agriculture et d’irrigation pour protéger les récoltes contre des sécheresses à répétition et prolongées, la construction de systèmes anti-inondations ou la restauration des habitats naturels des animaux. 

Cette vérité incontournable nous oblige à reconnaître que même en déployant tous les efforts collectifs nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, notre planète continuerait d’être affectée par les changements climatiques pendant de nombreuses années en raison du carbone déjà libéré dans l’atmosphère. La réduction des émissions et les mesures d’atténuation ne sont qu’une partie de la solution. Les mesures d’adaptation sont en effet indispensables pour renforcer le bien-être des humains et des animaux et estomper les effets néfastes sur la nature.  

L’adaptation au climat

Alors que la planète continue de se réchauffer, les répercussions des changements climatiques s’intensifient et leur portée s’élargit. L’adaptation est particulièrement pressante dans les marchés émergents et les économies en développement, qui sont plus vulnérables et qui ne disposent généralement pas des fonds nécessaires pour mettre en œuvre des solutions durables.

Mais la réaction à la crise climatique ne se limite pas aux régions en développement : c’est un défi universel qui concerne tous les pays. Sans biodiversité, la vie humaine est impossible. C’est l’assise de tout ce qui compose notre planète. 

La bonne nouvelle : nous pouvons relever ensemble les défis liés à la troisième certitude de la vie

Il est indispensable que le secteur privé et le secteur public unissent leurs efforts pour mettre en place des solutions d’adaptation au climat. Bien que l’adaptation ait toujours été perçue comme une responsabilité du secteur public, la collaboration du secteur privé est cruciale pour élargir la portée des initiatives. Cela dit, plusieurs obstacles (données insuffisantes, investissements gouvernementaux peu clairs et perception de faibles rendements sur les fonds investis) ont freiné jusqu’ici la participation du secteur privé.  

Pour surmonter ces obstacles, les institutions financières de développement (IFD), qui occupent une position unique qui facilite leur capacité de travailler avec le secteur privé et par son intermédiaire, proposent des solutions viables. Elles sont en mesure de mettre à profit leur souplesse et leurs outils financiers et non financiers pour atténuer les risques et mobiliser des fonds privés au profit des MEED. En assumant un plus grand risque, les IFD, comme FinDev Canada, peuvent proposer des transactions climatiques intéressantes pour le secteur privé et un environnement propice aux activités des intervenants privés. GAIA est un bon exemple. Cette plateforme de financement mixte de 1,48 milliard de dollars américains lancée récemment, codirigée par FinDev Canada et MUFG Bank, Ltd., mobilise le secteur privé à vaste échelle en créant des voies d’adaptation au climat. Reconnaissant l’urgence de cet enjeu, GAIA consacrera 70 % de ses fonds à l’adaptation, dont 30 % aux projets d’atténuation dans les MEED. L’un des avantages les plus intéressants de la plateforme est sa transposabilité : GAIA est un modèle qui peut être reproduit pour atteindre un éventail d’objectifs de développement. Plus ce modèle sera répété, plus les pays en développement auront accès à des capitaux.

FinDev Canada, tout comme d’autres IFD, est aussi en voie d’intégrer le nouveau cadre d’adaptation et de résilience de l’ARIC (Adaptation and Resilience Investors Collaborative) afin de mesurer et de suivre l’adaptation et la résilience climatiques au sein de son portefeuille d’investissements. Ce cadre vise à standardiser comment les IFD caractérisent l’impact du point de vue de l’adaptation climatique.

Une embellie entre deux nuages

Plus les changements climatiques s’intensifient, plus le coût annuel de l’adaptation augmente. Et plus il nous faudra de temps pour combler les besoins annuels, plus l’écart se creusera. Voilà la vérité incontournable. Les IFD ont un rôle essentiel à jouer à cet égard en continuant à faciliter la collaboration entre les clients et les secteurs public et privé, et en trouvant des moyens de mobiliser davantage de capitaux pour répondre aux besoins cruciaux en matière de développement dans tous les pays en développement.