De gauche à droite : Sonja Gibbs, directrice générale et responsable de la finance durable à l’Institut de la finance internationale (IIF), et Lori Kerr, chef de la direction de FinDev Canada.
La semaine dernière, j’ai eu l’occasion de participer à plusieurs activités intéressantes dans le cadre de la Semaine du climat à New York. Ce fut l’occasion d’aborder des sujets de grande importance, car nous sommes conscients des efforts à consentir pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré et être à la hauteur des cibles ambitieuses de l’Accord de Paris. Alors que je fais le bilan de ma semaine, voici quelques éléments essentiels que je tiens à partager.
1. La valeur d’un « environnement affinitaire »
La Semaine du climat est à bien des égards ce que j’appellerais un environnement affinitaire. Nous nous mobilisons tous et toutes autour d’un but commun, à savoir relever les défis de la crise climatique. Mais cela ne veut pas dire que tout le monde est d’accord! Même si le problème fait consensus, un rendez-vous comme la Semaine du climat est l’occasion de partager de nombreuses perspectives différentes. Cette variété de points de vue contribue à une compréhension holistique des questions en jeu et des solutions concrètes à mettre en place. Mais pour trouver des solutions, il faut commencer par échanger. La Semaine du climat est justement propice à de tels échanges. Bien que les conversations ne suffisent pas à elles seules, un environnement affinitaire est un forum qui alimente des discussions menant à l’action.
2. Le rôle déterminant du secteur privé
Un changement s’est opéré au cours de la dernière décennie, le secteur privé étant désormais considéré comme un partenaire essentiel sur la voie d’une action concrète. Ce thème a été abordé à maintes reprises pendant la semaine. Nous avons entre autres discuté de la meilleure façon de tirer parti des capitaux et de l’innovation provenant du secteur privé, du recours judicieux au financement mixte pour catalyser le secteur privé, et de la nécessité d’inviter d’autres joueurs pour veiller à déployer utilement les capitaux privés, notamment au chapitre de l’encadrement politique et réglementaire et de la préparation des projets. Pour parvenir à nos fins, une réflexion systémique s’avère indispensable.
3. Il n’y a pas de solution miracle
Soyons clairs. Il n’existe pas de panacée aux défis climatiques auxquels nous sommes confrontés. Si une telle solution existait, elle aurait déjà été déployée. En raison de la grande complexité des enjeux, nous sommes conscients de la nécessité de regrouper un large éventail de solutions et de partenaires autour de la table. Or, nous pouvons nous laisser abattre par cette difficulté, ou y voir des possibilités. Pour ma part, je suis de l’équipe des possibilités.
4. ...et parlant d’équipe, nous avons tous et toutes un rôle à jouer dans la lutte contre le changement climatique.
Collectivement, nous devons nous voir comme faisant partie de l’équipe du climat et la nature. Et comme toute équipe performante, nous devons nous fixer des objectifs clairs et partagés. Dans notre cas, cela signifie faciliter l’atténuation et l’adaptation climatiques en appui à l’Accord de Paris, intégrer des solutions fondées sur la nature à notre boîte à outils, investir dans des infrastructures résilientes au climat et des pratiques agricoles adaptées au climat, et accorder à des enjeux comme les pertes et les dommages l’attention et l’engagement financier qui s’imposent.
Nous devons également connaître notre position, car nous avons tous et toutes un rôle à jouer. Dans un tel système, les attentes et les responsabilités de chaque partie doivent être établies sans ambiguïté. Si vous êtes au gouvernement, c’est à vous de définir des attentes claires, de mettre en place un environnement réglementaire et politique en mesure de répondre à ces attentes, et de prévoir des mesures incitatives et des sanctions pour encourager les comportements. Vous êtes une banque multilatérale de développement ou une institution de financement du développement? Il est impératif d’exploiter vos capacités et vos capitaux à bon escient pour susciter et maintenir l’intérêt du secteur privé. Si vous représentez le secteur privé, votre rôle est de formuler vos exigences à l’égard des gouvernements et des entités de financement du développement pour que vos contributions et investissements novateurs prennent racine sur le terrain. Et si vous êtes un particulier, que ce soit comme membre d’une organisation de la société civile ou à titre personnel, mettez votre passion à l’œuvre, exigez la transparence d’action et communiquez clairement vos attentes.
Pour réussir, notre équipe a besoin que tout le monde y mette du sien. Vous êtes prêts? C’est parti!
Je tiens à remercier l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU), la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), le Fonds d’équipement des Nations unies (FENU), la Climate Policy Initiative et The Global Innovation Lab for Climate Finance, Convergence, l’Organisation pour l’action climatique, la Société financière africaine et le Programme des Nations unies pour le développement de m’avoir invitée à prendre part aux diverses discussions tout au long de la semaine, alors que nous nous préparons à participer à la COP28 en décembre.