Photo : Paulo Martelli, FinDev Canada, Fumitaka Nakahama, MUFG, Kavita Sinha, Green Climate Fund, Kristen Sarri, USAID et Andrew Johnstone, Climate Fund Managers (de gauche à droite).
La semaine dernière, des dirigeants de gouvernements et d’entreprises du monde entier se sont réunis en Azerbaïdjan pour la COP29 – la deuxième COP la plus fréquentée – afin de discuter des progrès réalisés au niveau mondial dans la lutte contre le changement climatique. Après d’intenses négociations, un accord a finalement été conclu en prolongation. Le nouvel objectif chiffré collectif pour le financement de l’action climatique (NCQG, selon le sigle anglais) dans les pays en développement a été fixé à 300 milliards de dollars par an d’ici à 2035, soit le triple de l’objectif initial fixé en 2009. L’accord vise à garantir un financement supplémentaire de sources publiques et privées à hauteur de plusieurs milliards de dollars par an d’ici 2035. FinDev Canada, qui a participé à la COP29 avec ses partenaires et entreprises clientes, fait ici le bilan de ses principales conclusions.
1.Les institutions financières de développement (IFD) ont démontré leur capacité unique à travailler avec le secteur privé et par son intermédiaire afin d’atteindre les objectifs climatiques.
Les IFD jouent un rôle important en comblant le fossé entre le secteur public et le secteur privé grâce à leur agilité et à leur capacité d’accélérer la mise en marché et la mobilisation des capitaux privés. Elles complètent ainsi les institutions multilatérales, qui jouent un rôle de premier plan grâce à leurs bilans, leurs recherches et leurs signaux de marché. Lorsque toutes ces parties sont regroupées, nous parlons d’une puissance de milliards de dollars américains, souvent avec un seul actionnaire.
Depuis 2018, FinDev Canada a investi plus d’un milliard de dollars américains dans des régions prioritaires et a créé de nouveaux modèles de financement climatique, dont la plateforme GAIA annoncée lors de la COP29. Cette plateforme de financement mixte déploiera 1,48 milliard de dollars américains sous forme de prêts à long terme et d’assistance technique pour soutenir des projets d’adaptation et d’atténuation climatiques dans quelque 25 marchés émergents et en développement (MEED). Comme l’a déclaré M. Guilbeault, ministre canadien de l’Environnement et du Changement climatique, « GAIA réunit des capitaux et de l’expertise publics et privés fort nécessaires pour agir différemment en matière de financement climatique ». Plus que cela, GAIA cherche à être un modèle de financement climatique et de financement mixte que d’autres pourront reproduire pour faire passer la mobilisation de fonds à la vitesse supérieure.
2.L’adaptation est notre nouvelle normalité.
L’année 2024 est en passe de devenir l’année la plus chaude jamais enregistrée, une preuve supplémentaire que le changement climatique est une réalité. Selon le rapport 2024 Adaptation Gap Report, le déficit de financement de l’adaptation est estimé entre 187 et 359 milliards de dollars par an.
Lors de la COP, l’attention accrue accordée à l’adaptation climatique a mis cet enjeu sur un pied d’égalité avec celui de l’atténuation. Par exemple, FinDev Canada et British International Investment, au nom de l’Adaptation & Resilience Investor Collaborative, The Lightsmith Group et le Global Adaptation and Resilience Investment Working Group (GARI), ont animé une discussion autour du thème de l’adaptation pour explorer comment accélérer le financement privé des mesures d’adaptation et de résilience climatiques. Nous avons besoin de tout le monde autour de la table et de toutes les solutions sur la table.
FinDev Canada s’est également jointe au Fonds pour l’environnement mondial (FEM) afin de dévoiler les lauréats du programme d’innovation en matière d’adaptation. Cet événement a été l’occasion de récompenser des projets d’adaptation climatique (par exemple la création de banques vertes virtuelles et d’obligations axées sur la résilience) et de mettre l’accent sur des solutions financières et non financières et l’importance de la collaboration continue entre les IFD et les partenaires multilatéraux, comme le FEM.
Un outil financier qui sera sans doute important pour atteindre le nouvel objectif chiffré collectif sera la monnaie locale, qui atténue certains risques pour les clients du secteur privé dans les MEED les moins stables. Par exemple, la plateforme GAIA offrira des prêts, une assistance technique et des devises locales tout en mobilisant un groupe diversifié d’investisseurs publics et privés.
La COP a démontré que pour relever les défis climatiques mondiaux, il faut un engagement inébranlable en faveur de la collaboration et des investissements dans tous les domaines, plus particulièrement l’adaptation climatique. D’ici la COP30 qui aura lieu au Brésil, FinDev Canada s’efforcera d’accroître le soutien donné aux clients du secteur privé sur le terrain, et travaillera avec les gouvernements hôtes pour mobiliser des capitaux au rythme et à l’échelle nécessaires pour atteindre l’ambitieux objectif climatique fixé en Azerbaïdjan.